M. Alain Coullery se fourvoie

le Quotidien jurassien du 26 octobre 2021 page 2

Dans son courrier des lecteurs paru dans le Quotidien jurassien du 26 octobre 2021, M. Alain Coullery fait allusion à la « feuille de route » signée par les gouvernements jurassien et bernois le 22 septembre 2021. Il affirme que « les Jurassiens du Nord pourraient refuser de supprimer l’article 138, ce qui empêcherait la signature du Concordat. »

C’est cet automatisme, s’il est avéré, qu’il faut combattre.

L’expression « feuille de route » est couramment employée dans divers domaines pour désigner les grandes lignes, et surtout les étapes, d’une politique, une stratégie ou d’un plan d’actions.

Feuille de route — Wikipédia (wikipedia.org)

Il ne s’agit pas d’une notion juridique et en particulier pas d’un accord qui engagerait les signataires comme une convention par exemple. La « feuille de route » n’empêche donc pas un débat démocratique, ce qui serait un comble.

L’enjeu est plus important qu’il n’y paraît au premier abord. La négociation est un art difficile. Si l’un des partenaires montre des signes de faiblesse dès le départ, accepte les conditions posées unilatéralement par l’autre partie, c’est de mauvais augure pour la suite des pourparlers et leur aboutissement. Au contraire, si on fait preuve de fermeté, l’autre partie en prendra acte et en tirera ses conclusions pour la suite.

On peut bien sûr souhaiter le transfert de Moutier le plus rapidement possible à n’importe quel prix. Je pèse mes mots en ne fais pas allusion seulement au partage des biens. Selon le contenu de l’accord final, tous les Jurassiens pourraient être perdants. Il faut donc faire preuve de fermeté dès maintenant.

Si les Jurassiens baissent la tête sur ce thème qui leur est cher, le gouvernement bernois n’aura plus de raison de se gêner et posera ses conditions sans limite, retardant le processus, ajoutant des exigences, même au mépris de la plus élémentaire bonne foi.

Le Gouvernement jurassien n’est pas démuni dans cette négociation. Il peut en appeler à la Confédération, partie prenante au sein de la Tripartite, au besoin intervenir aux Chambres fédérales, solliciter la presse, le peuple.

Je ne fais pas de l’article 138 un caprice. Les réactions dans la population montrent que la question dépasse le processus de négociation et ne se résume pas à une concession à faire pour aboutir à un accord.

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