Le Gouvernement jurassien se propose d’accueillir la ville de Moutier le 1er janvier 2026 et de conclure dans l’intervalle un accord sur le partage des biens. C’est une double erreur.
Tout d’abord, le délai est trop long. Moutier a assez attendu. La date du 1er janvier 2024 serait beaucoup plus adéquate. Les démarches à accomplir à cet effet sont réalisables dans l’intervalle. Elles sont surtout d’ordre procédural et ne nécessitent pas d’âpres négociations. Le délai correspond d’ailleurs à celui que le Gouvernement avait annoncé dans le communiqué de presse qu’il avait publié lors de l’annonce des résultats au soir du 18 juin 2017, soit trois ans et demi. Voir
Votation du 18 juin 2017 – République et Canton du Jura
C’est d’autre part une mauvaise idée que de lier la date du changement de frontière à la conclusion d’un accord sur le partage des biens. Celui-ci ne touche directement ni la population ni les autorités de Moutier. Rien n’empêche de procéder au transfert et de s’accorder ensuite avec le Canton de Berne sur le partage des biens. C’est du reste ainsi que les choses se sont passées lors de l’entrée en souveraineté du canton : elle a bel et bien eu lieu alors que la question du partage des biens n’a trouvé une solution définitive que des années plus tard.
Il n’est pas exclu que les pourparlers, qui pourraient s’avérer ardus, prennent plus de temps qu’on ne l’imagine aujourd’hui. On négocie mal lorsqu’on est pressé. Il en va de même si on est tenu par un délai et que son interlocuteur le sait.
C’est bien la date du 1er janvier 2024 qui doit être fixée. Elle est dans l’intérêt de la ville de Moutier et de la République et Canton du Jura. Si la volonté politique existe, nous pouvons le faire.
